Histoire

Origine du nom de la commune

Saint-Sernin-du-Bois tire son nom de Saint Saturnin, premier évêque de Toulouse au IIIème siècle. Le concernant, il est difficile de dissocier ce qui relève de l’histoire et des croyances populaires. En 250, refusant d’honorer l’empereur suite à la demande de prêtres païens, il fut sacrifié, attaché à un taureau. La légende raconte que le taureau, lâché depuis le Capitole traîna derrière lui l’évêque qui mourut déchiqueté. Il fut ensuite inhumé à l’endroit où sa dépouille fut retrouvée, de manière suffisamment profonde pour ne pas que les païens puissent profaner sa sépulture. Par la suite, fut édifiée à cet endroit Notre-Dame du-Taur entre l’actuelle place du Capitole et la basilique Saint-Sernin ; c’est dans cette dernière que se trouvent aujourd’hui les reliques du martyr Saturnin.

La saint Saturnin se fête le 29 novembre.

Le nom de Saint Saturnin subit de nombreuses déformations au fil des siècles : Sernin, Sornin, Cernin, Serni, Sorlin, etc.

C’est Saint Léger, nommé évêque d’Autun vers 650 qui ordonna que trois villages de son diocèse portent le nom de Saint-Saturnin, puis Saint-Sernin, dont notre village. À noter que Saint-Sernin-du-Bois a été appelé, à la Révolution, Montagne-des-Bois.

La statue de Saint Saturnin de Toulouse trône au centre de la place Salignac-Fénelon, face au prieuré construit au XIème siècle, qui renferme la mairie depuis 2010.

Saint-Sernin-du-Bois au fil de son histoire

Antiquité : de -52 à 476

Les premiers vestiges de Saint-Sernin-du-Bois datent de l’époque gallo-romaine. La proximité d’Autun et le passage d’une voie importante d’Autun à Mâcon expliquent l’habitat très dense du territoire de Saint-Sernin-du-Bois à cette époque.

Moyen-âge : de 476 à 1492

La chapelle Saint-Plotot (ou Saint-Ploto), située à Gamay témoigne du culte des saints guérisseurs Saint Protais et Saint Gervais, devenus Saint Plotot et Saint Freluchot dans le langage populaire.

Au XIème siècle, la paroisse au nom de Saint Sernin se développe autour du prieuré. Un monastère est créé. C’est donc à ce moment que le village prend le nom qu’on lui connaît aujourd’hui.

Au XIIIème siècle, le prieuré prend un aspect défensif (tours carrées) et une église plus vaste est construite. Le coeur et la base du clocher datent de cette époque.

Au XIVème siècle, devant l’insécurité des temps (peste, famine, guerre de cent ans), le prieuré se fortifie, la tour ronde de l’angle et le donjon sont édifiés après 1350.

Les temps modernes : de 1492 à 1789

Aux XVème et XVIème siècles, les habitants de Saint-Sernin vivent d’activités traditionnelles : la forêt est exploitée ainsi que les carrières de grès (qui le sont depuis l’antiquité), l’agriculture (élevage ovin) et la culture de la vigne se développent.

En 1475, on compte 250 habitants à Saint-Sernin.

Le prieuré devient résidentiel et fonctionne sous le régime de commende : les prieurs sont nommés par le roi et ne sont plus astreints à résider à Saint-Sernin. C’est le début d’une période de décadence.

En 1470, le cardinal Jean Rolin d’Autun est prieur à Saint-Sernin-du-Bois.

Au XVIIème siècle, le prieuré est en ruine suite au départ des religieux.

Cachet de Messire Salignac-FénelonAu XVIIIème siècle, Jean-Baptiste-Augustin de Salignac de Fénelon, aumônier de la reine et parent de Fénelon (précepteur du Duc de Bourgogne Louis de France) devient prieur à Saint-Sernin en 1745. Il y résidera presque continuellement de 1746 à 1778.

Son œuvre reste importante :

  • Libération des habitants du servage féodal,
  • Reconstruction de l’église,
  • Construction d’une maison de charité (hôpital et école),
  • Création d’une forge à Mesvrin et d’un haut fourneau à Bouvier.

Jean-Baptise-Augustin de Salignac de Fénelon deviendra ensuite l’aumônier des Petits Savoyards à Paris puis mourra guillotiné le 8 juillet 1794, sous la Terreur.

Après avoir subi plusieurs faillites, les usines du Mesvrin et de Bouvier seront annexées à la société qui exploite les mines de Montcenis, la fonderie royale et la cristallerie du Creusot. Les Schneider conserveront ces établissements jusqu’en 1841.

Les temps révolutionnaires : de 1789 à 1815

Sous la Révolution, le prieuré est saisi comme bien national. Il tombe aux mains de divers particuliers jusqu’à son acquisition par la famille Devaussanvin en 1833. La forêt qui était jusque-là forêt seigneuriale, devient domaniale.

Du 19e siècle à nos jours

Gravure du village en 1875

Au XXème siècle, l’ensemble du domaine (prieuré, donjon et terres) est acquis par MM. Schneider et Cie (1910) en vue de la création d’un réservoir d’eau pour alimenter l’usine et la ville du Creusot.

Un barrage est construit entre 1917 et 1922. Le réservoir créé complète la dérivation des eaux du ruisseau de Saint-Sernin effectuée dès 1861.

La société Creusot-Loire Industrie (CLI) a cédé le barrage et le réservoir (étang de la Velle, 74000 m3) à la Communauté Creusot Montceau en 1975.

L’eau brute de Saint-Sernin-du-Bois est conduite à la station de traitement de la Couronne[M1] , qui la transforme en eau potable. La canalisation suit le tracé de la route du Creusot.

Le prieuré et le donjon sont quant à eux, cédés à la commune en 1976.

De 1978 à 2008, les salles du prieuré accueillent quelques expositions ainsi que le musée d’histoire locale (jusqu’en 1992). La mairie installée depuis la fin des années 1950 à l’ancienne école de filles (actuelle salle Pierre Boyer) est transférée au prieuré en 2010. Le rez de chaussée du prieuré, après avoir accueilli un marchand de vins en 1985 est transformé en restaurant en 1987. Quant au donjon, d’importants travaux de sauvegarde sont entrepris dès 1980 avec la reconstruction des différents niveaux.